Depuis 2008, les laboratoires ont cessé, sans raisons apparentes, de commercialiser de vaccin DTP. […] Les parents voulant vacciner leur enfant sont donc obligés de recourir à un « super-vaccin » comme l’Infanrix Hexa, [or] ce dernier coute 7 fois plus cher que le classique DTP.
Voici les propos tenus par le Pr Henri Joyeux, Docteur, Chirurgien et Cancérologue plus tôt en 2015 face à la pénurie annoncé du vaccin DTP en France. Il lance une pétition en ligne contre la promotion des vaccins Hexa-valents ( comme l’Infanrix Hexa), comme seule alternative au DTP.
Encore une nouvelle polémique sur la vaccination…. en plus là vous voyez, l’hiver arrive, le retour de la grippe et tout…. Bon. Puisque je sens que les vaccins vont redevenir très prochainement un sujet de débat, je vais vous en parler moi.
Au travers de ce billet, je vais d’abord vous présenter le vaccin, son histoire. Puis je vais tenter de vous expliquer comment il est synthétisé. Enfin, je vais vous parler polémique, débats, et controverses liées au vaccin.
L’histoire des vaccins
Les vaccins existent depuis belle lurette ! Le procédé d’inoculation d’une maladie moins virulente pour se protéger étant connu depuis la fin du premier millénaire dans les continents Asiatique et Africain. Cette technique c’est ensuite propagée jusqu’en Occident par la route de soie, ou encore, malheureusement, par le commerce triangulaire des esclaves.
Mais c’est avec Edward Jenner que vient le temps de la vaccination « moderne ». Né en Angleterre en 1749, à Berkley, dans le Gloucestershire, il fit ses études médicales à Londres, puis étudia l’anatomie et la chirurgie. Déçu par la mortalité opératoire très importante dans les hôpitaux à cette époque, il s’installa dans sa ville natale comme médecin de campagne, tout en continuant de se passionner pour les sujets les plus divers. C’est ainsi qu’il découvrit que les sujets atteint de cette maladie de la vache qu’on appelle la « vaccine » étaient naturellement protégés contre le fléau médicale de ce temps, la variole. S’inspirant des techniques asiatiques, il décida d’inoculer cette vaccine à James Philipps, un jeune garçon de 8 ans pour le prémunir contre la variole. Ainsi naquit la vaccination.
Il continua ces expériences mais décéda 20 ans avant que le gouvernement Anglais ne décida d’encourager officiellement cette pratique dans tout le royaume, en 1840.
Petite anecdote : L’empereur, Napoléon 1er, était un fervent partisan de l’inoculation et fit même vacciner son fils, le roi de Rome en 1811. Auparavant, en 1804, Napoléon fonda la Société pour l’extinction de la petite vérole par la propagation de la vaccine. Cette institution avait pour objectif de créer des antennes locales et de mettre en place des infrastructures de vaccination dans chaque départements de l’Empire.
Puis vint LE père fondateur de la microbiologie, de l’asepsie, et j’en passe…. Louis Pasteur ! Né dans le Jura en 1822, il fit ses études d’abord à Besançon puis à Paris où il réussit le concours d’entrée à l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm. Nommé 5 ans plus tard professeur suppléant de chimie à Strasbourg, il devient en 1864 doyen de la faculté de sciences de Lille (quel baroudeur !). C’est à ce moment, à la demande de l’industrie betteravière, qu’il démarre ses travaux sur la fermentation en démontrant l’existence des micro-organismes. A partir de cette observation, il met en évidence l’origine bactérienne des infections, ouvrant la voie à la découverte des microbes, permettant aux chirurgiens d’appliquer les principes de l’asepsie. A partir de 1876, Pasteur met au point, en se basant sur les travaux de Jenner, successivement, un vaccin contre le choléra des poules, la maladie du charbon, le rouget des porc et finalement, le fameux vaccin contre la rage, testé en mai 1885 d’abord sur deux sujets qui moururent peu de temps après la vaccination, puis en juillet sur le jeune Joseph Meister qui survécu l’inoculation.
De son vivant, Louis Pasteur à été très vivement critiqué par l’ensemble de la communauté médicale, qui voyait mal comment un simple chimiste pouvait remettre en cause le fondement d’une science millénaire. Pourtant un an après la mort de Pasteur en 1895, apparait le vaccin contre la fièvre typhoïde, et encore un an plus tard, celui contre la Peste. A Partir de cet instant le nombre de vaccin ne cessa de croitre avec l’avancée de la technologie : 1923 – vaccin contre la diphtérie, 1926 – vaccin contre le tétanos, 1944 – vaccin contre la grippe, 1952 – vaccin contre la poliomyélite, 1981 – vaccin contre l’hépatite B…. et j’en passe. Le 25 juillet 2015 le vaccin premier vaccin contre le paludisme est autorisé sur les marché.
En France, depuis la généralisation de la vaccination en 1945 et la loi de 1958, il est obligatoire de se faire vacciner contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (ainsi que contre la grippe jaune pour les habitants de la Guyane). Tout refus est pénalisé par la loi par 3 750€ d’amende et jusqu’à 6 mois d’emprisonnement.
Ces trois vaccins pouvait, jusqu’à aujourd’hui, être réalisés à l’aide d’une seule injection par un vaccin trivalent, le DTP, qui protègent contre les 3 maladies. Ce DTP est produit par la compagnie pharmaceutique Sanofi, sous le nom de Revaxis.
Mais, quid des effets de la vaccination sur les maladies ?
Prenons pour exemple les maladies sus-mentionnées, celles contre lesquelles nous devons obligatoirement être vacciné.
-> La diphtérie. Il s’agit d’une angine très douloureuse, causée par des toxines produites par les bactéries du genre Corynebacterium. Elle est caractérisée, le plus souvent par une fièvre modérée, une grande fatigue. Dans les formes sévères, on observe une infection des voies respiratoires, une paralysie du système nerveux, de la gorge et du diaphragme pouvant aboutir à la mort par asphyxie ou par des troubles cardiaque. Il s’agit d’une maladie hautement contagieuse. En France, les premiers vaccin contre cette maladie ont été délivrés vers la fin des années 30, pour les hommes pendant le service militaire. A cette époque, on comptait plus de 50 000 cas déclarés par an en France. Grâce à une forte campagne de vaccination dans le monde, la maladie à été totalement éradiquée en France à la fin des années 80. Cependant, En Russie, la diphtérie est réapparue en 1990 et s’est propagée dans tous les autres pays de l’ancienne Union soviétique, ainsi que dans les États Baltes. Avant 1990, le nombre annuel de cas de diphtérie était inférieur à 200; il est passé à 47 000, dont 1 700 décès, entre 1990 et 1995, et à environ 157 000, dont 5 000 décès, au début de 1999 Depuis, l’OMS a recensé 7000 cas de diphtérie dans le monde en 2008.
-> Le tétanos. Ici, c’est par des toxines produites par la bactérie Clostridium Tetani, que la maladie se déclare. Les symptômes de la maladie sont, tout d’abord, des céphalées, des état fiévreux transitoires et parfois, des malaises. Puis, apparaissent des spasme incontrôlés pouvant aboutir à la mort. La diminution du nombre de cas déclarés de tétanos dans le monde est du à deux facteurs. D’abord par les campagnes de vaccination mais aussi par l’augmentation de la qualité de vie et d’hygiène dans les pays développés. En France, l’incidence du tétanos est passée de 25 cas par million d’habitants en 1946, à 0,5 cas par million d’habitants actuellement. Une évolution similaire s’observe dans tous les pays où les conditions de vie sont élevées. Aux États-Unis, il existe actuellement moins de 50 cas par an. En France, une dizaine de cas par année en moyenne sont recensés, avec une moyenne d’âge des malades de 82 ans
-> La poliomyélite. Est une maladie qui touche principalement les enfants de moins de 5 ans. Elle est causée par le Poliovirus. Il existe deux formes de cette maladie, une bénigne et l’autre, maligne. Ainsi, si le virus franchi la barrière digestive, la maladie est caractérisée par de simples toux, puis l’apparition de symptômes grippaux. Si le virus atteint le système nerveux central, on a alors apparition d’une fièvre élevée, de modifications du comportement, de crises convulsives généralisées et de paralysies localisées. Ces dernières ne sont observées que chez les nourrissons. Aujourd’hui de très nombreuses campagnes de vaccination on permit une quasi-éradication totale de la maladie de la surface du globe, ou seulement quelques pays, contiennent encore des foyers infectieux. Cette maladie a totalement disparut en France depuis les années 90.
Finalement, ces trois exemples nous montrent bien comment les vaccins ont changé la face de notre société. Aujourd’hui, plus personne ne sait vraiment ce que sont ces maladies, et à quel point elles ont terrifié nos grand-parents. Dans le cas de la Polio en particulier ou certains enfants étaient obligés de vivre dans des cages, des poumons d’acier, alors qu’il n’existait aucun traitement. Nous prenons notre bonne santé pour une garantie, qui est en grande partie possible grâce aux vaccins. Il est vrai que les vaccins on permis une vrai diminution du nombres de malades pour de très nombreuses infections. Mais, à ce jour, la seule maladie a avoir été totalement éradiquée de la planète grâce aux vaccins est la vérole, ce qui a été certifié en 1979.
Pour les plus motivés, d’entre vous, je vous conseille de regarder la conférence Ted de Bruce Aylward qui nous explique comment le virus de la Polio a été arrêté (20 min, sous titres français disponible).
https://www.ted.com/talks/bruce_aylward_how_we_ll_stop_polio?language=en
Comment est produit un vaccin ?
Les vaccins sont parmi les produits les plus difficiles à produire dans le pharmaceutique (10 à 20 ans). Ils demandent une expérimentation clinique longue, une production complexe (substance biologique) dans un environnement hautement réglementé, avec de très nombreux contrôles qualité.
L’antigène est la partie du vaccin qui “mime” la maladie à prévenir. Il provient du pathogène (virus, bactérie ou parasite) qui cause la maladie. Le pathogène peut être utilisé entièrement après avoir été affaibli (vaccin vivant atténué) ou tué (vaccin inactivé). Chaque type de vaccin a son propre processus de production et doit généralement être produit dans un bâtiment entièrement dédié à sa production.
Mais le vaccin ne contient pas que l’antigène, il y a aussi de nombreuses substances qui jouent différents rôles. Ces substances sont souvent à l’origine des polémiques. Ainsi on retrouve:
- Les adjuvants : Les sels d’aluminium, utilisés depuis plus de 70 ans, sont ajoutés aux vaccins pour en augmenter l’efficacité. Les vaccins contre l’hépatite B, la diphtérie et le tétanos, par exemple, contiennent des sels d’aluminium. Ils permettent une réponse immunitaire plus forte et plus longue, tout en utilisant moins d’antigènes et un plus petit nombre de doses de vaccins. Chaque dose contient moins de 1 mg de sels d’aluminium, une quantité considérée trop faible pour causer du tort à l’organisme, selon les autorités médicales.
- Les agents de conservations: Ces substances servent à éviter la croissance bactérienne dans le vaccin. Les principaux agents de conservation sont les suivants : Formaldéhyde (Utilisé pour inactiver les microbes de certains vaccins pendant et après leur production. La purification l’élimine presque totalement du produit final.), Phénol, 2-phénoxyéthanol, Thimérosal (Utilisé seulement dans les fioles multidoses du vaccin antigrippal.), Antibiotiques : néomycine et polymyxine B.
- Les stabilisants: Les agents de stabilisation permettent de maintenir la qualité du vaccin durant son entreposage. Les vaccins contiennent les principaux stabilisants suivants : Albumine humaine, Gélatine, Glycine, Lactose, Sorbitol, Sucrose ou saccharose, Polysorbates 20 ou 80 (Ils assurent l’homogénéité du produit.), sérum bovin.
Vous trouverez en cliquant sur ce lien, une liste de tout les excipient trouvables chez des nombreux vaccins; http://www.infovaccin.fr/composants.html
Une thérapie sujette à polémique:
Il est vrai que les industriels des groupes pharmaceutiques jouent un jeu trouble, notamment par un intense Lobbying. Ainsi le groupe d’étude parlementaire français pour les questions de santé (Club Hippocrate) est largement soutenu par de grands groupes privés de la santé; Ramsay Générale de Santé (premier groupe français d’hospitalisation privée), ou encore les laboratoires GSK (qui sont les producteurs du fameux Infanrix Hexa dont nous parlions au début). Un autre point d’ombre est l’implication dans ce club du groupe de protection sociale Malakoff Médéric dirigé par Guillaume Sarkozy (le grand frère de notre ex-président) et qui présente de nombreux conflits d’intérêts. Ce groupe à notamment été mis en cause par le site Médiapart qui accuse le délégué général de la société d’avoir voulu profiter de la réforme des retraites de 2010 pour s’allier avec des partenaires du privé.
Mais je ne suis ni un politicien, ni un économiste, je laisse donc chacun juger par lui même ce que j’ai décrit au paragraphe précédent. Moi ce qui m’intéresse c’est les questions scientifiques sur l’efficacité des vaccins.
Aujourd’hui, les sels d’aluminium et le Formaldéhyde sont devenus les nouveaux chevaux de batailles des groupes anti-vaccination. Le professeur Joyeux (et de nombreux autres) s’appuient sur des études qui tendent à prouver que les sels d’aluminium seraient à l’origines de nombreuses complications .
Je tiens à dire, pour avoir lu ces publications (que vous pouvez retrouver sur internet) que ces études ont été menées sur des échantillons de populations très faibles, avec des tests statistiques erronés qui mettent en doute la crédibilité et la véracité des conclusions qui y sont apportés. Dans le cas de l’étude du Dr Houézec cité par le professeur Joyeux et qui charge le vaccin contre l’hépatite B comme responsable de la hausse de la sclérose en plaque, elle manque de contrôle. L’auteur met des courbes en commun sans éléments de comparaison qui force ces conclusions.
A ce sujet, Aucune nouvelle donnée ne suggère une relation entre la vaccination contre l’hépatite B et la sclérose en plaques, ni en France ni dans les 150 pays qui recommandent cette vaccination. Cette polémique, depuis des années, reste une spécificité franco-française qui a abouti à ce qu’actuellement, dans notre pays, moins d’un tiers des enfants sont vaccinés. Au contraire, les résultats de deux études pédiatriques réalisées en France par des équipes de pédiatres vont à l’encontre de cette hypothèse et viennent s’ajouter à 10 ans d’études nationales et internationales (Mikaeloff, Brain 2007; 1-6; Mikaeloff, Arch Pediatr Adolesc Med 2007;161:1176-11). Des nouveaux cas d’hépatites B aiguës surviennent encore souvent en France : plus de 600 cas/an dans la période 2004-2006. La moitié de ces hépatites B aurait pu être évitées si les recommandations de vaccination avaient été suivies.
Pour terminer, concernant les formaldéhydes considérés comme des cancérigènes probables. Je tiens à rappeler un chose; qu’est ce qui dans notre vie quotidienne n’est pas cancérigène ? Le formaldéhyde est un produit très commun, que l’on ne retrouve pas uniquement dans les vaccins. Il s’agit par exemple du plus grand polluant de l’air intérieur de nos habitations. Ce n’est pas en s’injectant, un fois dans l’année, quelques millièmes de grammes de ce produit qu’on l’on va développer un cancer. Vous vous exposez à plus de risques en faisant un footing dans les rues de Paris, ou en mangeant un plateau de charcuterie (puisque l’OMS à déclaré la viande rouge comme cancérigène certain, alors que le formaldéhyde n’est que probablement cancérigène). Je crois qu’il faut arrêter la psychose maintenant.
Conclusion.
Rapidement, on peut juger des affaires douteuses des groupes pharmaceutiques. Nous vivons dans un monde capitaliste et ces sociétés cherchent à faire du profit. Mais je n’ai pas écrit cet article pour cela. En fait si j’ai voulu publier ce billet c’est en réaction à ces images:
Il s’agit des « Pox Party », ou en français des fêtes du virus. Ce genre d’évènement est organisé par des parents qui, voyant leur enfant développer des symptômes viraux, décide d’organiser des fêtes ou le malade transmet la maladie à ses petits camarades qui en contractant la maladie deviennent immunisés. Ce genre d’évènement est d’une stupidité sans nom, et d’une dangerosité effroyable !
D’autant que ces fêtes reposent sur le principe même de la vaccination. Transmettre la maladie pour se protéger, un vrai paradoxe quand on sait que ce genre d’évènement est organisé par des opposants à la vaccination. La différence c’est que le vaccin fait l’objet d’un suivi et ne présente que peu de risque contrairement à ce genre de fêtes ou les complications peuvent devenir dramatiques !
Je m’adresse ici a tous les dubitatifs, aux parents notamment. N’ayez pas peur. Je vous ai montré ce que les vaccins ont déjà permis de faire. la vaccination est un procédé sur. Cela serait mentir que de dire qu’il n’y a aucun risque, mais tout reste relatif; prendre une aspirine est potentiellement risqué, traverser la rue aussi,… Ne pas se faire vacciner comporte bien plus de risques que de se faire vacciner.
Merci à tout les courageux qui sont arrivés au bout de ce billet, et je vous retrouve bientôt pour un nouvel article ! 😉
Merci pour votre article très convainquant sur les vaccins.
Cependant, je remarque que vos graphiques ne commencent que dans les années 50. Et avant ? Quelle était l’évolution ?
2ème remarque : Vous ne parlez que de deux adjuvants posant problème : aluminium, et formaldéhyde. Et les autres ? Par exemple, que pensez du glyphosate (de ex-Monsanto) que l’on retrouve dans 5 vaccins actuels, des nanoparticules de titane, etc. Quel est votre avis ?
3ème remarque : avez-vous lu les résultats de l’enquête Kiggs en Allemagne, réalisée entre 2003 et 2006 sur plus de 17000 enfants (avec 20 millions de données tout de même), étude réalisée par l’institut Robert Koch, (dont le nom doit vous dire quelque chose…) qui comparent la santé des enfants vaccinés et non vaccinés ? Quel est votre avis sur cette étude?
Merci, et dans l’attente de vous lire…
Merci pour cet article pédagogique et documenté.