Ville banale mais exceptionnellement protégée par l’éruption du Vésuve (en 79 p.C.) qui a recouvert la cité et qui a conservé des bâtiments en élévation ainsi que des ornements, Pompéi s’arrête de vivre avant l’apogée de l’Empire romain au 2e siècle de notre ère. Nous sommes donc en présence d’une cité qui s’est interrompue dans son développement, ce qui ne sera pas le cas de Rome.
Quelle est la date exacte de l’éruption du Vésuve ?
Beaucoup de personnes avancèrent la date du 24 août 79 comme moment-clé en s’appuyant sur les écrits de Pline le Jeune, le neveu de Pline l’Ancien (ce dernier étant décédé dans la catastrophe). Cependant, les deux lettres envoyées à son ami Tacite concernant la mort de son oncle et l’éruption du Vésuve ont été rédigées une trentaine d’années après les faits. A l’époque de l’éruption, Pline le Jeune n’était encore qu’un adolescent et la ville de Pompéi était toujours en reconstruction suite au tremblement de terre de 62 p.C.
Il est important de savoir que cette question fut longuement débattue parmi les chercheurs. Aujourd’hui, il a été vérifié que le véritable mois de la catastrophe n’est pas celui d’août mais bien celui d’octobre de la même année. En effet, des indices de plus en plus nombreux ont suscité l’intérêt des historiens qui placent désormais l’éruption en automne. Des braseros étaient allumés au moment du drame (preuve que les jours raccourcissaient), des dolia (de grandes amphores) contenant du vin récemment pressé ont été mises au jour et la nature elle-même indiquait le mois d’automne avec notamment l’arrivée des noix et des figues.
Enfin, d’après une étude publiée au cours de l’année 2006, l’analyse d’une monnaie découverte en 1974 dans la Maison du Bracelet d’or vient appuyer cette datation. Elle a été datée de la quinzième salutation impériale de Titus, un événement postérieur au début du mois de septembre 79.
Les habitants ont-ils pu quitter la ville avant l’éruption ?
En 62 de notre ère, date à laquelle se produit un grand tremblement de terre, tout est à rebâtir dans la ville. Cette reconstruction ne sera pas terminée au moment de l’éruption. On s’occupera d’abord des habitations privées avant les édifices publics. Vers 70 p.C., la cité subit une nouvelle série de secousses telluriques : une partie des habitants (qui en ont les moyens) quittent la ville pour des lieux plus sûrs et vendent leurs terrains à des Pompéiens qui acquièrent ainsi de grandes propriétés.
Au cours des fouilles, des découvertes macabres ont été réalisées avec les traces laissées par les corps des habitants. C’est en effet une terrible nuée déferlante qui les a tués (par asphyxie en leur brûlant les voies respiratoires) et qui a figé leurs corps sur place. Néanmoins, beaucoup de gens ont fui et ont pu s’échapper d’après le nombre de cadavres retrouvés dans la ville.
Depuis 79, le volcan a connu pas moins de 35 éruptions. Certaines ont été très importantes et la dernière grosse éruption se fit en 1872 avec le vent qui chassa les fumées. La ville de Naples a été touchée régulièrement par des séismes. L’ultime éruption s’est produite en 1944. Aujourd’hui, l’habitat grimpe sur les pentes du Vésuve et en cas de catastrophe, ce serait près d’un million d’habitants à évacuer.
Comment a-t-on reconstitué les positions des corps des Pompéiens ?
Les débris et les destructions se sont accumulés sur les corps en les moulant. Ensuite, ce qui les entourait s’est solidifié avec le temps. À l’intérieur, le corps a progressivement disparu en laissant un vide. Il suffisait alors de faire un moulage de l’empreinte laissée par le corps pour en avoir une reconstitution. On a aussi pu reconstituer à l’identique des boiseries, des portes, des végétaux, des arbres, des pieds de vigne,… Le paysage de l’année 79 nous est donc bien connu.
Les gladiateurs, des combattants mis à mort ?
Dans l’amphithéâtre de Pompéi avait lieu des spectacles de gladiateurs mais beaucoup d’autres aussi. Ce bâtiment fut créé par les mêmes magistrats qui avaient déjà construit l’odéon. Ils introduisirent ce type d’édifice presque inexistant à l’époque dans ces régions et qui est en fait une invention typiquement romaine. L’amphithéâtre fut bâti vers 70 a.C. par les hommes du dictateur Sylla.
Il est désigné comme édifice de spectacle qui permet d’accueillir des personnes (plus de 20 000) et est bien antérieur aux édifices de Rome qui furent construits plus de 50 ans après (il faudra attendre 150 ans avant le Colisée).
L’amphithéâtre est peint sur les murs d’une maison de la ville. L’escalier permet de l’identifier avec le rempart, l’arène, le parapet peint en rouge, la grande palestre et on se bat sur l’arène mais autour de l’édifice. Cet événement qui s’est déroulé en 59 a.C. est raconté aussi décrit par Tacite dans les Annales. Au lieu de s’intéresser au spectacle, les supporters se battent entre eux. Si Tacite en parle, c’est qu’il y avait un fondement politique à cette bagarre. En effet, ce lieu était celui de la réunion aussi et servait de défouloir. Les Pompéiens ont eu le dessus sur les Nucériens (les habitants de la ville voisine de Nocera en Campanie) mais ils ont été privés de jeux pour dix ans suite à cette rixe. Déjà Néron en 62, semble avoir levé l’interdiction des spectacles et les murs des maisons se couvrent de graffitis pour le remercier.
Il existait des écoles de gladiateurs et des révoltes se firent car les gladiateurs étaient des esclaves ou des condamnés. On sait qu’ils faisaient semblant comme au catch de temps en temps. Les lions et les gladiateurs étaient très peu utilisés à Pompéi en raison de leur coût élevé. Évidemment, il y avait des risques compensés par les bons médecins et la célébrité remportée ainsi que par l’amour des femmes. Tous les spectacles n’avaient pas forcément lieu dans l’amphithéâtre.
Thermopolium, un terme dépassé ?
La taverne, la popina (une sorte de snack) était munie d’un comptoir maçonné. La popina est une sorte de petit restaurant. On l’appelle souvent le thermopolium à tort. Ce terme issu d’un mélange de grec et de latin était une invention de l’auteur Plaute pour faire rire son auditoire. Cela montre pourtant bien qu’on y vendait des aliments chauffés et des boissons. Ces bâtiments se trouvaient souvent aux coins des rues. Et dans quelques cas, devant l’entrée de la maison.
La popina présentait un comptoir maçonné, facile à nettoyer pour l’hygiène. Dedans sont insérées des grandes jarres à provisions (les doliae) qui contenaient des liquides (le vin, l’huile,…) et des solides (des grains, des légumes, des fruits, des fèves,…). Un petit foyer se trouvait dans le comptoir pour réchauffer les plats et boissons. On pouvait donc manger dans la rue.
Il y a énormément de popinae à Pompéi, des bars où l’on pouvait manger et boire sur le pouce. On voit dans leur répartition qu’ils se trouvent surtout sur les grandes voies de passage. La raison de ce grand nombre est que la plupart des habitations privées n’avaient pas de cuisines sauf dans les grandes maisons. Mais l’essentiel de la population vivait dans des petites maisons. Les popinae fonctionnaient aussi le soir car on y a retrouvé des lanternes et des lampes. Les rues étaient donc très animées vu que tout le monde sortait.
Pompéi, une ville romaine ?
Les premiers habitants à occuper le site étaient les Osques (au 8e siècle), des Indo-Européens qui écrivaient une langue proche du latin. On pense que l’appellation de Pompéi, un nom au pluriel, résulte d’une réunion de villages et signifierait « cinq » en osque.
Un village de pêcheurs osques s’était installé sur le plateau pour être à l’abri et avoir de l’eau douce. C’est à ce moment que les Grecs vinrent conquérir les terres de Campanie avec les villes de Cumes, Naples, Stabies,… Au fil du temps, il y a eu des contacts et des échanges de divers produits entre les habitants des villages italiques et les Grecs. Pompéi n’a donc pas été fondée par les Grecs comme beaucoup de personnes le pensent.
Après les Osques, arrive la grande période des Étrusques (au 7e siècle) qui sont puissants. Comme les Grecs, ils ont cherché à investir cette région très riche de Campanie. On pense que ce sont les Étrusques qui ont déterminé une première organisation dans la ville en se mêlant à la population osque qui se trouvait déjà là.
La défaite des Étrusques (notamment contre les Grecs) au 5e siècle va les obliger à abandonner leurs possessions. Il est donc vrai que Pompéi a été étrusque durant un moment. Le géographe grec Strabon (du 1er siècle a.C.) déclare même que Pompéi a été conquis par les Étrusques. Cela prouve bien que Pompéi faisait partie des zones réservées aux Étrusques.
La menace des Samnites (une population montagnarde farouche aux Romains) commence à se faire plus pressante sur la ville et ses alentours. Le fait d’évoquer une période samnite pour Pompéi ne veut pas dire que les Osques vont disparaître. Qu’est-ce qui s’est passé ? Les jeunes samnites quittent leurs montagnes et s’emparent de terres dans la plaine de l’Apennin. L’époque du 5e siècle est vraiment celle qui coïncide avec le début de la crise. Toute l’Italie montre ce problème de crise avec les guerres samnites entre les Romains et les Samnites.
Au 4e siècle, Rome va vouloir étendre son influence sur la Campanie. Elle va alors attiser des querelles entre ses ennemies (« diviser pour mieux régner ») et va conclure des traités d’alliance entre certaines cités. Certaines villes du Vésuve vont conclure des traités et seront fédérées avec Rome. Elles vont donc participer aux entreprises de Rome.
Or, Rome au 3e siècle, va entreprendre des grandes conquêtes qui avaient besoin d’alliés. Pompéi fera partie de ces alliés et va se développer sur le modèle romain. Cette ville sous influence samnite va prospérer de nouveau à partir du 3e siècle en devenant une ville hellénistico-romaine. Cette reconstruction se fera par quartiers, on rénovera les vieux temples des divinités samnites mais on érigera aussi des édifices typiquement romains. C’est aussi à ce moment que presque tous les bâtiments publics que l’on voit aujourd’hui seront construits.
La ville n’est cependant pas encore occupée par les Romains mais bien par les Samnites. Une guerre italique a opposé Rome à ses alliés. La raison était la récolte des butins qui n’était permise qu’à des citoyens romains. Les alliés étrangers de Rome vont donc revendiquer la citoyenneté romaine. C’est la fameuse guerre des alliés (ou guerre marsique) où les alliés vont s’unir contre les Romains. En panique, les Romains vont nommer un magistrat qui aura les pleins pouvoirs, le dictateur Sylla et qui devra mater cette rébellion. Sylla gagnera difficilement et Pompéi renforcera son rempart en créant des tours mais elle devra finalement se rendre. Une ville soumise deviendra romaine et de nouvelles lois accorderont ce que désiraient les villes rebelles punies.
La prise de Pompéi est datée vers 80 a.c. Mais la ville est punie, des riches territoires sont pris et donnés à des colons (près de 2 000), les vétérans de l’armée de Sylla. Au bout de quelques années de querelles internes, les Romains et les Pompéiens s’uniront finalement et formeront des familles parfaitement intégrées.
A quelle époque la cité fut-elle découverte ?
Après la catastrophe en 79, le site fut abandonné et les autorités romaines ont jugé qu’il était impossible de le dégager. Le traumatisme était grand mais il est prouvé que des habitants revinrent pour récupérer des effets personnels. Le site n’existe plus et très vite, la terre va recouvrir le tout. On oubliera même son existence. À la Renaissance, des paysans retrouvèrent des inscriptions mentionnant Pompéi mais tout le monde crût à une villa appartenant à un certain Pompée.
Ce n’est qu’au 18e siècle que des excavations seront réalisées pour dégager les édifices sans aucune rigueur scientifique. Il faut savoir qu’on allait surtout fouiller pour rechercher des œuvres précieuses (orfèvreries, statues,…) qui étaient ensuite dispersées dans les musées. Au 20e siècle, des archéologues italiens (Spinazo et Mauri) reprirent les fouilles en main, arrêtèrent les pillages et cherchèrent des renseignements historiques. Ils firent aussi des sondages pour raconter l’histoire de la ville et aménagèrent le site pour les touristes. Le site continue à ce jour d’attirer les scientifiques et… les touristes. Aujourd’hui, les fouilles continuent, les chantiers archéologiques sont internationaux et pluridisciplinaires.
Pompéi est un sujet passionnant ! Cette catastrophe nous laisse un instantané de la vie quotidienne dans cette ville au moment de l’éruption. Un vrai voyage dans le temps !
Merci pour cet article !
Merci pour ce commentaire encourageant !
waaaa ! Super passionnant ! Bravo pour cet article !
Merci ! A bientôt peut-être sur d’autres articles !
bonjour , ma fille de 12 ans a choisi comme travail de fin d’année l’histoire de pompéi .
Un sujet qui la passionne .
Je voudrai savoir si il était possible qu’elle puisse vous posez quelques questions sur le sujet car elle a besoin d’une personne ressource qu’elle recherche désespérément depuis plus de deux mois sans résultat ?
pourquoi tant de haine
enculé
Chaque jour je découvre quelque chose de nouveau sur cette anienne ville. Elle me mérveille pas mal! Qui sait combien de nouvelles choses doivent encore etre trouvées.
bien
WSH la zone
J’adore ce documentaire. IL est vraiment super bien réalisé, je l’ai regarder en cours. En latin, on a lu un article comme quoi le Vésuve était entré en éruption le 24 octobre 79. Les archéologues on retrouvé des preuves (écrites sur les murs ou des braséros signifiaient qu’il faisait déjà frais). Cet article est très récent, Il a était mis dans les journaux en décembre 2018! Ils ont dit aussi qu’il serait préférable de réécrire les livres d’histoire!
slt moi aussi je fait latin t en quel classe?
J’espère que vous lirez le commentaire que je viens de poster juste au dessus. J’aurai bien voulu aussi vous laissez le nom du journal dans laquelle ma professeur de latin nous a fait lire pour notre examen de Décembre!
Trés captivant comme les tiger rawwwr?. I’m a pas le tantp d’écouted le video. On vou love Bo coup.
Tré captivant comme les Tiger rawwwr?.I’m pa le tantps d’ecouted le video. On vous love Bo coup