La chaîne de l’Oural délimite la Russie européenne et la Russie asiatique. Elle s’étend de la mer de Kara au Kazakhstan d’une longueur de 2500km du Nord au Sud et d’une largeur de 150km de l’Est à l’Ouest. De plus, elle est aussi la frontière naturelle entre le continent asiatique et européen. La chaîne de l’Oural est comprise entre le craton de l’Europe de l’Ouest à l’Est et la plaine de la Sibérie Occidentale à l’Est.
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L’Oural, une des plus vieilles du monde
L’Oural e a été formée il y a 250-300 Ma d’années (période Carbonifère) lors de la formation du supercontinent Pangée (320 Ma). Sa création, appelée orogène, est issue de la collision entre les continents Siberia et Kazakhstania (couvrant actuellement le Kazakhstan) et le supercontinent Laurussia. Ceci a aussi entraîné la fermeture d’un océan, l’océan Ouralien. Durant la période de l’orogène, soit 90 Ma, il est observé une activité volcanique dû à la subduction des deux continents sous le Laurussia.
L’orogène de la chaîne de l’Oural est terminée depuis fort longtemps (fin du Carbonifère – début du Triasic). Mais contrairement aux autres chaînes de montagnes (Varisque, Calédonides, Appalaches) ayant existé durant cette même période. La chaîne de l’Oural a été très bien conservée via une racine terrestre importante.
La conservation de l’Oural
En effet, une chaîne de montagne subit tout le temps les effets de l’érosion. Ce qui signifie, qu’elle perd tout au long de son existence une partie de ses roches qui se retrouvent au fond de la vallée par des éboulements, emportées par le courant d’eaux (rivières, pluies, ruisseaux, etc.) ou érodées par des glaciers. On peut définir l’orogène de la chaîne comme étant sa croissance (de quelques millimètres à 1-2 cm par an d’altitude) et l’érosion comme sa décroissance. Donc lorsqu’une chaîne de montagne n’a plus d’orogène, elle ne peut plus pousser et s’élever. Elle subit alors de plein fouet l’érosion, ce qui entraîne une diminution de l’altitude de la chaîne. Au bout d’un certain temps la chaîne atteint les altitudes faibles et peut quasiment disparaître.
Pour la chaîne de l’Oural, l’orogène des différentes plaques Laurussia, Sibéria et Kazakhstania lui octroi une épaisse et dense croûte terrestre (appelée racine crustale). De plus, lors de la fragmentation du supercontinent Pangée, l’Oural n’a pas subit d’extension et donc d’étirement, lui permettant de conserver son altitude et épaisseur.
Grâce à ces différentes spécificités, la chaîne de l’Oural a pu être conservée durant tous ces siècles.
Composition géologique de l’Oural
La surface de l’Oural est composée par de nombreuses roches déformées et métamorphisées datant du Paléozoïque. Le flanc Ouest est composé de roches sédimentaires (calcaire, dolomite et grès) provenant de la fermeture des anciens océans. Ces roches sédimentaires ont permis de former des grottes, des puits karstiques et des nappes souterraines. La partie orientale est composée de basaltes (roches volcaniques) provenant de l’orogène de l’Oural.
La plupart des hautes montagnes sont constituées de roches pouvant résister à l’érosion entraînée par les intempéries telles que le quartzite, schiste et gabbro qui ont entre 570 et 395 millions d’années.
La composition géologique de l’Oural peut être divisée en plusieurs parties de l’Ouest à l’Est ; Le « Western foreland thrust and fold belt » composé de gneiss de l’Archéen recouvert de sédiments, la zone « Magnitogorsk-Tagil » composée de basalte et de rhyolite ; la zone de « East Uralian » composée de roches métamorphiques recouverts de sédiments ; et la zone du « Trans-Urulia » composée de roches magmatiques. Voici une carte de D. Brown et C. Juhlin pour une plus grande clarté.
La géographie de l’Oural
L’Oural peut être divisée géographique en plusieurs parties du Nord au Sud :
Nord
L’Oural Polaire (Polar Ural) : Au-delà de la latitude 66°. La zone présente des roches avec des arêtes vives, ainsi que des sommets plats et ronds. D’une superficie de 72 544km², la végétation est constituée d’une toundra sans arbres pratiquement inhabitée.
L’Oural pré-polaire (Nether-Polar Ural) : La zone est comprise entre les latitudes 64° et 66°. La chaîne comprend des crêtes en dents de scie avec les sommets les plus hauts de l’Oural : Mont Narodnaïa (1895 m), le mont Karpinsky (1 878m) et Manaraga (1 662m). La végétation est la même que pour l’Oural Polaire (toundra dépourvue d’arbres). L’Oural Polaire et pré-polaire sont composés de nombreux glaciers (143), de sols gelés en permanence ainsi que de traces de glaciation du Pléistocène (0,0117 Ma – 2,5 Ma).
L’Oural septentrional (The Northern Ural): Comprise entre les latitudes 60° et 64°, elle possède des crêtes parallèles du Nord au Sud entre 1000m et 1200m d’altitude. La majorité des sommets sont aplatis mais il existe certains sommets élevés (Kanzhakovskii Stone 1 569 m, Telposiz 1 617 m). La partie Nord a subi de fortes érosions dues au climat.
Centre
L’Oural Central (Middle Ural) : Zone comprise entre 56° et 60°, elle est la partie la plus basse de la chaîne avec des plateaux ne dépassant pas 900m. Cette zone est très boisée, la végétation est composée de forêts de résineux et les sols sont généralement riches. Elle comporte une grande réserve de matières premières (pétrole, fer, bauxite, cuivre, amiante, chrome, platine et or). C’est dans cette zone qu’est produit plus de 1/3 de l’acier russe, faisant d’elle une région industrielle. Étant donné sa faible altitude, elle est aussi le point de passage entre l’Asie et l’Europe (Routes, Transsibérien).
Sud
L’Oural méridional (Southern Ural) : Compris entre les latitudes 51° et 56°, c’est le relief le plus complexe avec la présence du fleuve Oural au Sud et à l’Est. Le relief est composé de nombreuses vallées et de crêtes orientées Sud-Ouest. Son sommet culminant est le Yamantau à 1 640m. On y retrouve de nombreux pâturages, forêts et lacs. Il y existe de nombreux gisement de cuivre, zinc et fer.
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L’échelle des temps géologiques
Voici un petit récapitulatif de ce qui s’est passé lors de la formation de l’Oural. Pour plus d’informations c’est ici
Sources
« Mountain building processes during continent-continent collision in the Uralides » ; D. Brown, C. Juhlin, C. Ayala, A. Tryggvason, F. Bea, J. Alvarez-Marron, R. Carbonell, D. Seward5, U. Glasmacher, V. Puchkov, A. Perez-Estaun.
« Geodynamic setting of the mineral deposits of the Urals » ; V.A. Koroteev a, H. de Boorder b,*, V.M. Necheukhin a, V.N. Sazonov a
« Insights into orogenesis: getting to the root of a continent–ocean–continent collision, Southern Urals, Russia » JANE H. SCARROW1, CONXI AYALA2,3 & GEOFFREY S. KIMBELL2