Sept exoplanètes prometteuses autour d’une même étoile

23/02/2017 | Rédac’ Esprit Sorcier

En mai 2016, on annonçait la découverte de trois exoplanètes autour de l’étoile Trappist-1, située à 39 années-lumière de la Terre. Ce 22 février 2017, la NASA a ajouté quatre nouvelles planètes à ce système qui en compte désormais sept, dont trois pourraient abriter la vie…

 

Bien qu’on en soit encore au stade de l’hypothèse, plusieurs choses rendent cette annonce excitante, aussi bien pour les scientifiques que pour le grand public. D’abord, ces sept exoplanètes sont des planètes telluriques, c’est-à-dire qu’elles sont toutes rocheuses comme la Terre. Ce qui est préférable si on espère y trouver une forme de vie semblable à la nôtre, encore plus si on veut s’y poser un jour.

Ensuite, trois d’entre elles sont situées dans la zone habitable de leur étoile, là où il ne fait ni trop chaud, ni trop froid, et où l’eau peut exister sous forme liquide, chose indispensable au développement de la vie telle qu’on la connaît.

Les 7 boules de crist… euh les 7 planètes autour de Trappist-1. ©NASA

 

Enfin, ces exoplanètes orbitent autour d’une étoile, Trappist-1, située à « seulement » 39 années-lumière de la Terre. C’est encore trop loin pour s’y rendre, puisque ça signifie qu’en se déplaçant à la vitesse de la lumière (ce qu’on est loin de savoir faire), le voyage durerait 39 ans. Mais c’est à portée de tir du futur télescope spatial James Webb, qui sera mis en service en 2018, et qui devrait nous permettre d’étudier l’atmosphère de ces planètes, pour essayer d’y détecter les indices d’une vie extraterrestre. Certainement pas des petits hommes verts ni un 3ème frère Bogdanov, mais plutôt des bactéries ou des végétaux.

 

Même Google y est allé de sa petite animation.
Même Google y est allé de sa petite animation pour fêter ça.

 

Histoire belge

Comme on vous l’expliquait en mai dernier, l’étoile Trappist-1 tire son nom de TRAPPIST, pour « TRAnsiting Planets and Planetesimals Small Telescope ». Il s’agit d’un télescope situé au Chili, mais géré par l’Université de Liège en Belgique (comme son nom l’indique à peu près). Les planètes qui orbitent autour sont assez logiquement nommées Trappist-1b, Trappist-1c… et ainsi de suite jusqu’à h (en attendant peut-être d’autres lettres si on découvre d’autres planètes).

Ces planètes ont été découvertes par la méthode des transits : quand un objet passe devant une étoile, la luminosité de cette étoile diminue. A partir de cette baisse de luminosité et de la fréquence à laquelle elle se produit, les scientifiques peuvent déterminer la taille de l’objet et la façon dont il tourne autour de son étoile.

Mais pour le coup, le télescope Trappist, situé donc sur Terre, était soumis à la rotation de notre planète, et ne pouvait observer en continu l’étoile Trappist-1. Avec des données incomplètes, pas facile de recouper les infos pour savoir ce qu’on observe…

Vue d'artiste du système Trappist-1. ©NASA
Vue d’artiste du système Trappist-1. ©NASA

 

Si loin, si proche…

C’est là qu’entre en scène la NASA et son télescope spatial Spitzer, qui s’est tourné pendant 20 jours d’affilée vers l’étoile Trappist-1, permettant d’observer ces fameux transits quasiment sans interruption. Et là, tout est devenu plus clair… On a pu observer ce « ballet » d’exoplanètes, d’autant plus qu’étant très proches de leur étoile, elles orbitent autour en très peu de temps : quand la Terre fait le tour du Soleil en 365 jours, les planètes de Trappist-1 ne mettent qu’entre 1,5 et 12 jours pour faire un tour complet de leur étoile !

Cette proximité a aussi des avantages « esthétiques » : imaginez-vous par exemple à la surface de Trappist-1e, l’une des trois planètes situées dans la zone habitable (avec f et g). Levez les yeux, et admirez non seulement un soleil gigantesque, mais aussi 3, 4 ou même 5 planètes, comme autant de lunes dans le ciel…

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Vue d’artiste de la surface d’une des planètes de Trappist-1. ©NASA/JPL-Caltech

 

Si ces planètes peuvent se situer aussi près de leur étoile sans griller comme la première Vénus venue, c’est parce que Trappist-1 est une étoile naine dite « ultra-froide ». Ce qui signifie qu’elle est plus petite et plus froide que d’autres étoiles, mais sa température de surface avoisine tout de même les 2300°C (contre 5500 pour notre Soleil)… Pour l’anecdote, « ultra-froide » se dit en anglais « ultra-cool », ce qui permet de lâcher quelques blagounettes sur Twitter.

 

Bref, tout cela est très prometteur, et on a hâte de voir ce qui va se passer dans les mois et les années à venir, notamment avec la mise en service du télescope spatial James Webb en 2018. En attendant, vous pouvez télécharger cette jolie affiche pour mettre dans votre chambre, ou même faire un petit tour virtuel sur Trappist-1d avec cette simulation à 360°.

 


Pour aller plus loin

 

Le communiqué de la NASA

Le communiqué du CNRS

Le site officiel de Trappist-1

La découverte de Trappist-1 en BD, sur Ciel & Espace

Tout comprendre aux exoplanètes, sur le blog Les Décodeurs

 

 

 

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